Hommage au LTN Choisnel et ADT Payet-Burin 29 avril 2025
Base École 2e Régiment d’Hélicoptères de Combat, le mardi 29 avril 2025, Stèle de l’accident du 26 novembre 1964
Suite à des recherches sur le site Internet « Aérostèles (*) », Madame Marie-Hélène CHOISNEL, fille du lieutenant Philippe CHOISNEL, a été informée de l’existence d’une stèle sur la Base École 2e Régiment d’Hélicoptères de Combat, en souvenir de son père et de l’adjudant Georges PAYET BURIN, tous deux décédés aux commandes de leur Nord 3202 dans l’accident aérien du 26 novembre 1964.
Après des échanges téléphoniques, il lui est proposé de l’accueillir sur la BE 2RHC et de participer à un moment de recueillement.
C’est accompagnée de personnels de la base, de représentantes de l’Entraide ALAT et d’une délégation d’Anciens que Marie Hélène a déposé un bouquet au pied de cette stèle en mémoire de l’équipage et d’un papa trop vite parti.
La matinée s’est poursuivie au mess de l’école où Marie Hélène a découvert l’esprit de camaraderie et de famille qui lie l’active aux Anciens pour ne jamais oublier.
Marie Hélène CHOISNEL :
« Une journée très particulière. Je n’y étais pas préparée. J’espère que vous mesurez les bienfaits de votre présence auprès d’une grand-mère de 63 ans qui rend hommage à un jeune homme de 27 ans. Un drame intime que je ne pensais plus partager. »
Témoignage d’Yves BROYER :
Le plus mauvais souvenir. Le Luc, en 1964. Je faisais mon premier stage VSV, sur Banane. Les pilotes seulement avions faisaient cela sur Nord 32OO. Un matin, les cours étant terminés et ne volant pas, avec mon ami Salaun, nous regagnions notre hôtel, au Luc, l’hôtel des voyageurs. A l’époque, tout se faisait côté Nord. Nous étions sur la route qui longe la piste.
Tout à coup, un Nord 3200, au décollage, face à l’Ouest, nous dépasse. Il était à environ 200 pieds. D’un seul coup on le voit descendre, en panne, évidemment. Pour ne pas percuter les pins, vers l’ancien mess, il vire à droite. Là, il se retrouve face à de gros muriers, il vire encore mais, trop bas, l’aile droite touche le sol et l’appareil percute la planète dans une gerbe de flammes.
Avec mon camarade, nous sautions les rangées de vigne deux par deux et, arrivant sur les lieux, nous regardions, d’abord, si nos deux camarades n’avaient pas été éjectés. Mais non. Même en étant à quelques mètres, il n’était pas possible de les voir dans l’ appareil, vu les flammes. Ce n’est qu’au bout d’une vingtaine de minutes que l’on a commencé à voir les casques et ce qui restait des têtes, bien plus tard…Les pompiers ne pouvaient pas accéder sur les lieux... Nous avons dû rester sur place une heure pour répondre aux nombreuses questions des enquêteurs
A bord, l’ADT moniteur Payet-Burin qui avait commencé sa carrière dans l’Armée de l’Air et plus précisément dans l’escadrille Normandie-Niemen et qui était à 6 mois de la retraite. L’élève, le LTN Choisnel qui a bien compris que l’avion était en panne mais n’a rien vu car sa verrière était peinte en bleu…
Il y avait une ferme, à cet endroit, à 30 mètres du lieu du crash et pendant mes 5 années passées au Luc, je m’approvisionnais en légumes et en vin chez ces agriculteurs très sympas et je revoyais cet accident.
Mon camarade Salaun n’a pas fait de vieux os dans l’ALAT. Il est parti se tuer en Amérique du Sud.
Conclusions techniques : Suite aux problèmes rencontrés sur des ruptures au niveau du pied de pale, une nouvelle interdiction de vol a été imposée du 30 novembre 1964 à la fin de l’année 1965. En conséquence, à la demande de l’ALAT et afin de lever l’interdiction d’emploi, le S.T.Aé a décidé de faire étudier le remplacement de l’hélice bipale par une hélice tripale.
(*) https://www.aerosteles.net/stelefr-leluc_nord3202base
Crédit photo BE 2e RHC










